vendredi 19 octobre 2012

Fanny en bulles

Puisque j’ai déjà évoqué le roman Memoirs of a Woman of Pleasure / Fanny Hill de John Cleland dans un précédent billet, puis ses adaptations cinématographiques et télévisuelles dans un autre, je vais continuer avec les adaptations en bande dessinée. J’en ai repéré deux, une que j’ai lue en version papier, l’autre dont j’ai trouvé des extraits sur le net.


La première des deux fêtera bientôt son trentième anniversaire ; c’est la Fanny Hill de Philippe Cavell au dessin et Joseph Marie Lo Duca à l’adaptation du roman en scénario (éditions Dominique Leroy, 1983, ISBN 2-86688-113-3). Cavell n’en était pas à sa première adaptation graphique d’un roman libertin du XVIIIe siècle, puisqu’il avait publié, avec Francis Leroi au scénario, une Juliette de Sade en 1979 (j’y consacrerai un prochain billet). Quant à Lo Duca – par ailleurs cofondateur, en 1951, avec Jacques Doniol-Valcroze des Cahiers du cinéma, excusez du peu –, il avait déjà écrit plusieurs ouvrages sur l’érotisme.



Mais leur création commune avec cette Fanny Hill m’a déçu. Non parce qu’elle trahirait le roman (elle le respecte assez bien), mais plutôt parce que le dessin est, à mes yeux, trop appliqué, trop classique, trop « école franco-belge ». A cette époque-là, d’autres dessinateurs s’étaient largement libérés des contingences de cette école, libérant à la fois leur trait et l’architecture des pages, même dans la bande dessinée érotique ; ainsi, des dessinateurs italiens comme Guido Crepax et son adaptation d’Histoire d’O (1978) ou Les voyages de Bianca (1983) très (!) librement inspirés de ceux de Gulliver. Au final, cette Fanny Hill est trop sage pour interpeller le lecteur (ou la lectrice?).



Je n’ai pas lu la Fanny Hill de Josep Marti au dessin et au scénario (pour la version française : P&T Production, 1994, ISBN : 2-87265-031-8). Les illustrations que l’on peut en découvrir sur le net montrent que son style est plutôt celui des bandes dessinées comiques. Or, il est assez rare que comédie et érotisme se combinent pour donner une œuvre très plaisante.



Je reconnais que préjuger d’un album entier sur la seule fois de quelques reproductions de planches est assez casse-gueule, mais je m’avance à penser que je ne me sentirais pas en phase avec cette adaptation du roman de Cleland qui lui, n’est pas vraiment inscrit dans le style comique léger.


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Défis. Ce billet répond au défi suivant :


2 commentaires:

  1. Il est vrai que concilier humour et érotisme n'est pas évident. J'aime bien la façon dont Giuseppe Manunta allie les deux, mais c'est le seul exemple qui me vient à l'esprit. Mais ma culture en la matière est assez limitée.

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    1. Je ne connais pas son œuvre, mais je vais y porter un regard de curieux, merci pour l'aiguillage.

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