jeudi 29 août 2013

T’as l’bonjour des Marquises

A tous ceux (dont je suis) qui aiment les carnets de voyage, témoignages impressionnistes en croquis et aquarelles et en lignes jetées sur le papier, à tous ceux (dont je suis) qui en ont assez que dès que l’on évoque les îles Marquises, les noms de Paul G. et de Jacques B. déboulent comme si personne d’autre n’avait vécu ou ne vivait aujourd’hui dans ces îles, à tous ceux (dont je ne suis pas) qui ont croisé dans ces eaux ou foulé ces terres et qui veulent en garder un souvenir vivant et coloré, et à tous les curieux qui aiment voyager par les livres, je conseille Ka’oha nui, carnet de voyage aux îles Marquises, de Sébastien Lebègue (éditions Au vent des îles, 2010, ISBN 978-2-9156-5461-5).

 


Près de deux mois de voyage, en octobre et novembre 2007, dont l’auteur nous offre le récit depuis l’attente dans la salle d’embarquement de l’aéroport de Faa’a sur l’île de Tahiti, jusqu’aux derniers regards, aux derniers mots, avant de quitter ces îles. Croquis en noir et blanc et aquarelles lumineuses, paysages panoramiques et portraits en gros plans, sites sacrés archéologiques et églises d’aujourd’hui, émeraude de la mer, noir du ciel chargé de nuages, rouge flamboyant des paréos, Sébastien Lebègue n’en reste pas aux habituels clichés de ces lointaines îles : il nous amène aussi au contact des Marquisiens, nous faisant partager des moments comme il les a lui-même partagés au gré des rencontres.


Aventure humaine et expérience artistique, selon les propres mots de l’auteur-dessinateur-peintre :
Ce projet était avant tout une belle aventure humaine et une découverte culturelle, mais je l’ai aussi vécu comme une performance et une aventure artistique. Dans ma recherche de mise en empreinte du présent, mon objectif était de noter à la fois l’environnement, d’inscrire les événements qui s’y produisaient et d’en nommer leurs acteurs.
Mon référé reflète mes rencontres instantanées ou prolongées, les anecdotes de vie que les marquisiens m’ont fait partager, mes observations culturelles et les diverses beautés de paysages. Il n’est le résultat que de mon parcours et de mes opportunités. Je me suis laissé guider avant tout par les propositions, les instants de vie et les circonstances du présent.
Ces 366 pages d’illustrations et de textes ont été produites aux Marquises. Ces compositions ont été notées dans l’instant pour qu’elles restent fidèles à la réalité du vécu. Les Marquisiens ont découvert ce même livre quand je l’ai produit en leur compagnie.

Même sans avoir lu ces mots de S. Lebègue avant d’avoir lu son livre (que j’ai emprunté, à la volée parmi d’autres livres, dans une médiathèque municipale), j’avais ressenti cela.


Un petit regret : la composition est parfois touffue, en particulier pour les textes, au point d’être un peu étouffante, ce qui est un paradoxe pour des îles et des gens si ouverts. C’est donc plutôt le genre de livre que l’on déguste, peu à peu, pour savourer sans engloutir. Il faut le prendre, le poser, le reprendre, s’en aller, y revenir.

C’est le genre de voyage que chacun entreprend à son rythme, mais un voyage qui ne se refuse pas.


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 Défi. Ce billet répond au défi suivant :






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