lundi 29 juillet 2013

Les Indes (pas trop) vénéneuses

An 1606 de l’Hégire (milieu de notre XVIIe siècle). L’empire moghol de Shâh Jahân est probablement à son apogée sur le plan culturel, mais sur le plan de politique intérieure et de relations avec ses voisins, les tensions – voire les conflits – ne manquent pas. Et, plus encore que les Portugais ou les Hollandais avant eux, et les Français après eux, les Anglais entreprennent de s’implanter dans le paysage commercial et politique de l’Inde.
Voilà, en quelques mots, le contexte du roman Le camée anglais de Madhulika Liddle (éditions Piquier Poche, 2013, 978-2-80970917-9 ; version originale : The Englishman's Cameo, 2008). Je ne suis pas familier de l’empire moghol de cette période, m’étant plus intéressé à l’Inde de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Ce roman me semblait pouvoir constituer une porte d’entrée à ma curiosité.



Mission à peu près accomplie en ce qui concerne l’ambiance générale. Comme dans beaucoup de « polars historiques », l’auteur arrive ici à rendre vivante la ville de Dilli (que nous appelons Delhi), ses palais, ses marchés, ses boutiques, ses jardins, et toute l’humanité qui la peuple. Je ne saurais dire si c’est exact, ni même seulement vraisemblable, mais au moins, ça a du corps.
En corollaire, comme dans beaucoup de polars historiques écrits par des gens qui sont (ou semblent être) des historiens ou, en tout cas, passionnés d’une période qu’ils veulent faire partager à leurs lecteurs, c’est encore l’intrigue qui pèche ici par sa faiblesse, sa tiédeur. Quelques meurtres (un notable, une courtisane de haut vol) posent les bases, l’accusé premier – évidemment sympathique – est bien sûr innocent mais il faut le prouver, vraies pistes et fausses pistes se mêlent pour soutenir un peu le suspense, mais, au final, ça ne m’a pas vraiment pris aux tripes. Cocktail finalement classique de malversations et, il fallait s’en douter, de grenouillages d’agents anglais (le titre du roman ne ment pas…). Même la galerie des personnages en arrive à être sans surprise : un noble un peu excentrique qui joue les détectives, son beau-frère heureusement chef de la police (ce qui lui permet d’avoir des tuyaux bienvenus), le batelier qui sert de relais avec le petit peuple, les administrateurs provinciaux qui volent dans les caisses, etc.

Cette escapade moghole a donc été une lecture facile, mais pas du genre à me donner envie de m’accrocher au livre pour le dévorer en étant saisi par le suspense.


* * * * *

 Défis. Ce billet répond aux défis suivants :


 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire